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L’Api-toit® biodivers, la nouvelle toiture végétale
Un Api-toit® doit contribuer à la population de pollinisateurs dans les environs.

L’Api-toit® biodivers, la nouvelle toiture végétale

« Notre objectif ? Attirer un maximum de pollinisateurs. »

En Belgique, la population d’abeilles est en déclin. Le projet des Api-toits® a vu le jour il y a une quarantaine d’années. Sa devise ? Chaque petit geste compte pour les abeilles. L’objectif consiste à rendre les toitures végétales plus attirantes pour les abeilles et les populations d’insectes à la recherche de fleurs. Et bien que le projet soit officiellement clôturé, les recherches sur le terrain pour trouver davantage de toitures végétales biodiverses se poursuivent.

Comment l’Api-toit® s’est-il développé ? Nous avons posé la question à l’initiateur et au spécialiste de la toiture végétale IBIC, qui s’est penché sur la question en 2020 en collaboration avec Natuurpunt, la Hogeschool PXL et la KU Leuven. Quatorze toitures pilotes à la construction similaire ont été posées et étudiées. Les abeilles et autres insectes ont été comptés, avec un enthousiasme croissant. Depuis, le mélange de semences pour Api-toit®, composé d’une trentaine de variétés indigènes, est devenu une réalité. Il est appliqué et proposé à la vente. Rob Christensen, responsable IBIC Realize : « Le mélange idéal peut toujours évoluer et varier en fonction de la situation. En effet, chaque toiture végétale est unique de par son emplacement et la possibilité de l’équiper de pentes avec une couche de substrat plus épaisse. » Outre le mélange de semences approprié, le relief à lui seul constitue déjà un bienfait pour la biodiversité et la réussite de l’Api-toit®, tout comme la présence d’eau et d’abris suffisants afin que les abeilles restent dans les parages.

Des plantes résistantes, indigènes et locales

L’on ne peut pas comparer un jardin qui attire les abeilles avec une toiture végétale. Sur une toiture végétale, les plantes doivent se développer dans des conditions extrêmes et doivent pouvoir résister à de longues périodes de sécheresse. Brecht Lammens, chef de projet commercial chez IBIC : « Nous avons cherché après ce qu’on appelle des “plantes hôtes”, c’est-à-dire des plantes qui ont besoin de certains insectes. Une première liste a été dressée sur la base de connaissances théoriques. Les variétés qui n’ont pas germé ou n’ont pas fait long feu ont été supprimées de la liste. Nous avons poursuivi avec les autres variétés. Nous continuons le suivi de ces projets afin de peaufiner les Api-toits®. » Rob Christensen ajoute : « Sur plusieurs toitures végétales, des plantes qui ne se trouvaient initialement pas dans le mélange ont poussé naturellement. Si ces plantes apportent une plus-value en termes de biodiversité et n’entravent pas la prolifération, nous les laissons. Plus encore, nous observons leur utilité afin de les ajouter ou non au mélange de semences. » La nature est le meilleur maitre.

Substrat et abri

Les abris et les différentes sortes de substrats ont ensuite été étudiés. Bien que les résultats de leur impact soient moins marquants, IBIC est tout de même convaincu de leur importance. « Nous essayons de garder les abeilles dans le jardin, notamment avec du bois mort où créer un nid idéal. Concernant le substrat, nous travaillons avec des granules de plusieurs tailles et épaisseurs », souligne Louis Fierens, également chef de projet chez IBIC. À cet égard, IBIC attend avec impatience la poursuite du développement du substrat circulaire composé de granules de bois transformé. Louis Fierens : « Un Api-toit® doit se trouver sur une surface lisse et sèche. Par conséquent, un substrat composé de granules de bois recyclé conviendrait parfaitement. Cela complète le tableau durable. »

Une toiture végétale pilote.

Facilité d’entretien

Qu’en est-il du rendu et de l’entretien ? Un Api-toit® naturel fleurit du printemps à l’automne. Louis Fierens : « En ajoutant une sélection de plantes à bulbes à floraison hivernale, nous apportons également de la couleur et de la variation en hiver. » En ce qui concerne l’entretien, il convient tout d’abord d’effectuer un suivi. « Une fois que l’Api-toit® est bien parti, il nécessite certes un minimum d’entretien. Les espèces invasives, qu’il faut bien entendu reconnaitre parmi la flore biologique, sont éliminées. En outre, une fauche annuelle suffit, comme pour une prairie dans une réserve naturelle, après quoi il n’est plus nécessaire de tondre afin que les graines puissent prendre racine sur la toiture. Ensuite, on procède au nettoyage afin que le substrat soit le moins dense possible. Contrairement à une toiture végétale intensive, l’idée est de ne pas arroser l’Api-toit®. » Une toiture végétale intensive, extensive ou un Api-toit® biodivers ? « Les différentes toitures végétales ne doivent pas forcément s’exclure les unes les autres et peuvent être combinées », conclut Brecht Lammens. L’ajout de plus de biodiversité reste quoi qu’il en soit une bonne idée.   

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