Toiture verte ou toiture bleue…
Les toitures-terrasses et les toitures-jardins fleurissent de plus en plus sur nos toitures (plates) urbaines. C’est dans l’air du temps. Les autorités communales encouragent, voire imposent, la végétalisation des toitures plates dans nos villes et communes. Et un projet de végétalisation de ce genre est indubitablement affaire de spécialistes. Floratoit, à Namur, en fait partie. Et ses partenaires également. Pour la réalisation d’un magnifique projet de toiture végétalisée sur le site du grognon à Namur, Floratoit s’est allié au bureau d’architecture BEE architect, également implanté en région namuroise, plus précisément à Beez.
Lorsque Sophie Bourmanne a repris les rênes de la société il y a cinq ans, elle a bien mesuré l’ampleur du défi qui l’attendait. Elle s’est donc penchée de plus près sur le marché des toitures végétales, l’a analysé plus en détail, afin de mieux s’informer et de mieux s’entourer. « En fait, je suis partie de zéro. Et très vite, j’ai été mise en contact avec la société ZinCo, une référence dans le secteur », confie-t-elle.
De plus en plus passionnée par le secteur, la gérante a voulu aller plus loin et puisque les défis ne lui font pas peur, elle s’est petit à petit tournée vers des projets plus complexes, plus techniques. Sans cesser de peaufiner ses connaissances dans le domaine des toitures extensives, semi-intensives et intensives.
« Aujourd’hui, nous recevons de plus en plus de demandes. Si nous travaillons toujours pour des particuliers désireux d’aménager une toiture-terrasse, nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets de plus grande ampleur. Les pouvoirs publics encouragent les initiatives de végétalisation. Et c’est une bonne chose, car cela évite la saturation des égouts en cas de fortes pluies, protège la membrane d’étanchéité, améliore l’isolation thermique et acoustique du bâtiment, favorise la biodiversité en toiture », explique Sophie Bourmanne.
Mais il faut savoir que la conception et la réalisation d’une toiture végétalisée sont réellement un métier à part. C’est de plus en plus un travail de collaboration entre l’architecte-paysagiste, notre service technique, la botaniste et le service technique de notre partenaire Zinco », précise-t-elle.
C’est à l’initiative du bureau JNC International, chargé de redessiner l’esplanade du Grognon, et de l’entrepreneur De Graeve qu’est né le partenariat entre BEE architect et Floratoit pour le projet de toiture semi-intensive. « Le projet avait ceci de particulier que les pans de toiture étaient variables, avec parfois des pentes assez importantes, et que la promenade sur le toit réalisée en béton représentait une interruption dans l’écoulement naturel des eaux. Il fallait garantir l’étanchéité à long terme, s’assurer que l’eau collectée en amont dans les plantations puisse s’écouler sous la promenade via un système drainant et poursuivre son chemin dans la partie inférieure de la toiture, également plantée », confie Philippe de Menten, architecte chez BEE architect. « Et cette première collaboration fut un succès. Malgré la sécheresse enregistrée au cours de l’année 2020, les plantations ont bien survécu, notamment grâce au système de rétention d’eau et au système de drainage efficace. Un beau succès, si bien que nous avons réédité notre association pour un autre projet sur l’aérodrome de Namur », ajoute Philippe de Menten.
« Si l’on note une évidente augmentation en pourcentage du nombre de projets, l’avenir est sans doute la toiture bleue, autrement dit une toiture végétalisée sur un réservoir d’eau. Comme les villes sont très bétonnées, la toiture servira de tampon pour ralentir et réguler l’arrivée de l’eau dans le réseau d’égouts en cas d’orage violent. Il faut savoir qu’un mètre cube de substrat retient 450 litres d’eau », conclut Sophie Bourmanne.