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Bien plus que la végétation au-dessus de la tête

Bien plus que la végétation au-dessus de la tête

Chaque mètre carré supplémentaire d’espace vert est bénéfique pour la nature, le climat et la qualité de vie en général. Dès lors, tant les entreprises que les particuliers ou encore les autorités locales investissent de plus en plus ces dernières années dans un toit vert ou un jardin sur le toit. En principe, tout est possible aujourd’hui : de la simple toiture végétalisée avec du sedum jusqu’à l’aménagement d’un véritable parc sur le toit avec des arbres, des sentiers et des pièces d’eau. Toutefois, la conception, l’aménagement et l’entretien des toitures végétalisées ne peuvent être comparés à ceux d’un jardin classique. Voici quelques points d’attention. 

Une toiture-jardin est une toiture verte intensive qui combine souvent des arbustes, des plantes et des arbres multi-troncs avec des sentiers.

On distingue plusieurs types de toitures vertes. La distinction la plus connue est celle entre les toitures vertes intensives et extensives. Les toitures extensives, dont les plantes ne demandent aucun entretien, ont eu la cote auprès des particuliers pendant de nombreuses années, mais depuis l’apparition de projets de prestige avec des toitures vertes intensives, de plus en plus de personnes s’orientent désormais vers ce qu’on appelle un jardin sur le toit. Ces toitures-jardin offrent un choix beaucoup plus large en matière de plantations, y compris des arbustes ou des arbres multi-troncs, et il est même possible de réaliser des terrasses, des sentiers et d’autres éléments de jardin classiques sur ces toits verts. 

La végétation n’est que la couche de finition. Le système qui se trouve en dessous, avec notamment le substrat et une plaque de drainage, doit lui aussi faire l’objet d’une attention particulière.

De nombreux avantages

Quel que soit son type, toute toiture végétalisée présente un certain nombre d’avantages spécifiques. En premier lieu, l’impact positif sur la biodiversité. Des espaces verts supplémentaires créent de nouvelles opportunités pour la flore et la faune, et même sur le toit vert extensif le plus simple, les herbes et les fleurs attireront des abeilles et des papillons. Parmi les autres avantages des toits verts, citons la réduction de CO2, des particules fines dans l’air et de l’effet d’îlot de chaleur urbain. 

Les toits verts jouent en outre un rôle important au niveau de la gestion écologique des eaux pluviales. La végétation sur le toit sert en effet de tampon pour l’eau de pluie. Les eaux pluviales sont donc d’abord stockées dans le substrat et la structure de la toiture végétalisée, avant leur écoulement différé vers le réseau d’égouts, une citerne, un système d’infiltration ou encore d’autres systèmes.

En d’autres mots, d’un point de vue climatique, de nombreuses raisons devraient nous inciter au verdissement maximal de nos toitures. D’ailleurs, les effets positifs ne se limitent pas au climat. Une toiture verte protège notamment la membrane d’étanchéité de toiture contre les rayons UV ou la grêle. De ce fait, la durée de vie de la toiture est prolongée.

Dernier avantage, de nature plutôt subjective, mais non négligeable : l’effet positif sur la qualité de vie en ville, tant par l’ajout d’espaces verts que par l’augmentation de la superficie utile. 

Connaissez votre toiture

Pratiquement tous les toits, y compris les toitures en pente, se prêtent à l’aménagement d’une toiture végétalisée. Il n’y a qu’une condition préalable : la structure du toit doit pouvoir supporter le poids du complexe végétalisé. À l’exception de quelques systèmes spécifiques à poids léger, la capacité portante des toitures végétalisées extensives doit être supérieure à 100 kg/m². Dans le cas d’une toiture-jardin intensive, le poids saturé de la toiture s’approchera plutôt de 500, 800, voire 1.000 kg/m², en fonction des plantations. Avant de concevoir et d’aménager un toit vert, il est essentiel de s’assurer de la capacité portante à long terme du toit. Il y a donc lieu de consulter à cette fin un ingénieur civil ou un autre partenaire spécialisé, en particulier dans le cadre de ­
projets exigeants.

Idéalement, l’étanchéité de la toiture fera elle aussi l’objet d’une inspection approfondie avant l’installation de la toiture végétale. Si celle-ci est endommagée ou si l’on peut s’attendre à des problèmes dans les cinq à dix prochaines années, il n’est pas judicieux de commencer les travaux. En effet, une fois la toiture végétalisée en place, il sera très difficile, et onéreux, de détecter des fuites ou de remédier par la suite à des problèmes en dessous du complexe végétalisé. Si vous ne connaissez pas suffisamment les risques, il est préférable de faire contrôler le toit par un couvreur. Si ce dernier constate un problème, il faudra bien entendu d’abord réparer l’étanchéité.

De nombreuses toitures en pente se prêtent à l’aménagement d’une toiture végétalisée.

Tenez compte de l’impact de la hauteur

Compte tenu du large éventail de possibilités, on pourrait dire que l’aménagement d’un toit vert ou d’une toiture-jardin revient simplement à réaliser un jardin en hauteur. Toutefois, cette hauteur supplémentaire a des implications pratiques qui sont loin d’être évidentes. 

Tout d’abord, il faut organiser un transport vertical pour faire monter tous les matériaux sur le toit, et la planification des travaux est souvent moins flexible que lors d’un projet de jardin classique.    

En deuxième lieu, les travaux en hauteur requièrent des dispositifs de sécurité supplémentaires, comme l’utilisation de systèmes antichute et d’EPI adaptés. À cela s’ajoute l’obligation d’enregistrement des présences sur les grands chantiers.

Pour les projets d’envergure, il faudra en outre tenir compte des normes incendie supplémentaires vous obligeant notamment à prévoir des zones stériles. Celles-ci sont en règle générale remplies de gravier, mais tant le CSTC que la Fédération belge pour la végétalisation des façades et toitures évaluent à présent des alternatives.

La situation naturelle sur le toit doit être évaluée dès la phase de conception. Il s’agit concrètement de l’épaisseur et de la composition du substrat, d’une part, et des conditions climatiques généralement plus extrêmes, d’autre part. Le type de végétation qui poussera sur le toit est fonction de l’évaluation de cette situation naturelle. En effet, une différence de hauteur de huit mètres fait une énorme différence au niveau des plantations à choisir. En particulier pour les toitures vertes intensives et les toitures-jardin, il convient de se faire accompagner par des professionnels expérimentés en la matière ou par un fabricant de solutions pour toitures végétales.

Choisissez une structure durable

La végétation n’est que la couche de finition du toit vert. En dessous se trouve un système complet qui comprend notamment le substrat et une plaque de drainage. Si vous souhaitez réaliser un toit vert de qualité et durable, sa structure devra répondre à un certain nombre de conditions minimales. 

La composition du substrat est le premier point d’attention. Il va de soi que les matières organiques du substrat doivent être adaptées à la plantation, et il faut veiller en même temps à ne pas utiliser de substrats ou d’additifs contaminés. La composition des substrats livrés par des fabricants allemands est certifiée selon les directives de la FLL (Société de recherche dans le domaine de
l‘aménagement du paysage). En Belgique, la Fédération belge pour la végétalisation des façades et toitures travaille à un label de qualité semblable. Elle prescrit en outre une hauteur de substrat d’au moins 6 centimètres, et de préférence de 8 centimètres, combinée à une capacité tampon de 35 litres d’eau/m². Ce qui doit permettre d’éviter que les toits verts dépérissent pendant les périodes de sécheresse prolongée.

Pour éviter l’acidification à long terme du complexe végétalisé, il faut également que l’air puisse circuler. Il existe plusieurs systèmes sur le marché qui combinent drainage, rétention de l’eau et circulation de l’air.

Respectez les intervalles d’entretien

Tout système naturel doit être alimenté. Certes, l’entretien d’une toiture végétalisée extensive est minimal, mais elle a tout de même besoin d’engrais une fois par an.  

Pour les toitures végétalisées intensives, les deux premières années sont décisives. Après cette période de croissance, un entretien tous les deux ou trois ans sera suffisant, selon la nature et la composition spécifiques du toit vert bien entendu. Si celui-ci comprend par exemple des pelouses, il conviendra de tondre régulièrement votre toiture intensive en été. 

Dans tous les cas, il est très important de conserver les bonnes plantes et herbes et d’éliminer les espèces problématiques. Les racines de l’acacia, par exemple, sont tellement agressives qu’elles pourraient percer les membranes d’étanchéité. Il y a donc lieu de les enlever à temps. En bref, l’entretien requiert une bonne compréhension de l’écosystème qui se développe sur le toit.   

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