Comme Obélix, je suis tombé dans la marmite très jeune. Petit-fils du fondateur de la société Hugo Neumann, créée en 1928 à Vienne, j’ai grandi en étant entouré d’une lumière pensée, travaillée, respectée. Sa teinte, son intensité, sa direction… rien n’était laissé au hasard. Jouer avec les ombres, sculpter les volumes, magnifier les matières : tout était une partition minutieuse pour orchestrer une lumière parfaite.
Quand j’ai commencé mon apprentissage en 1990, la lumière reposait sur quatre typologies : incandescence, halogène, décharge et fluorescence. Aujourd’hui, avec la technologie LED, c’est un véritable labyrinthe, un univers infini de diodes où la qualité se perd souvent dans un marché saturé. J’aime dire que « le LED, c’est comme le vin ». Si vous ne connaissez pas les subtilités d’un grand cru, vous faites appel à un sommelier. De même, la lumière nécessite un expert : un concepteur lumière. Il ajuste chaque nuance pour révéler l’essence d’un espace.
La lumière en architecture n’est pas seulement fonctionnelle ; elle sculpte, révèle et transcende. Pourtant, elle reste le parent pauvre du secteur. Des questions essentielles comme le budget, les températures de couleur ou l’intensité variable sont souvent reléguées au second plan.
Trop souvent, cette réflexion est confiée à des magasins de luminaires ou des architectes d’intérieur qui ne traitent pas la lumière comme un matériau essentiel. Si cette approche peut convenir pour certains projets privés, elle est insuffisante pour des ouvrages publics ou des architectures complexes. La lumière doit être intégrée dès le départ : elle est l’essence même de l’architecture.
Le concepteur lumière est bien plus qu’un fournisseur de luminaires. Il est un créateur d’ambiances, un artisan du bien-être, un garant de l’harmonie architecturale. Il analyse volumes, textures et usages pour concevoir des solutions sur mesure, alliant esthétique et fonctionnalité. Une lumière bien pensée inspire et apaise. Une lumière mal adaptée détruit l’âme d’un lieu.
Cela s’applique aussi bien aux intérieurs qu’aux extérieurs : jardins privés, parcs publics ou plans urbains. Une promenade nocturne dans un parc ou un jeu de lumière sur une place urbaine peut transformer ces lieux en espaces vivants. Mais aujourd’hui, notre responsabilité dépasse l’esthétique. L’éclairage a un impact direct sur la faune et la flore.
C’est pourquoi j’intègre des technologies respectueuses de l’environnement, réduisant les spectres nuisibles pour préserver la biodiversité tout en sublimant les paysages. Par exemple, des lumières chaudes et diffuses protègent les espèces nocturnes tout en magnifiant les lieux. Ces approches équilibrent harmonieusement l’humain et la nature.
Depuis 34 ans, je cherche le Graal : l’outil de lumière parfait, celui qui émerveillera tout en apportant un bien-être naturel. Aujourd’hui, des technologies révolutionnaires recréent un ciel bleu infini ou l’illusion d’un soleil en intérieur. Parallèlement, une lumière ultraprécise révèle chaque détail avec finesse. Ces innovations enrichissent nos espaces.
Je me vois comme un « mixologiste » de la lumière, combinant techniques et intuition pour composer des cocktails lumineux uniques. Que ce soit pour un intérieur raffiné, un parc apaisant ou une place vibrante, chaque mélange est pensé pour enrichir les lieux.
La lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, a un impact direct sur notre perception et notre bien-être. Bien pensée, elle valorise les volumes et invite à la contemplation. Mal adaptée, elle crée inconfort et déséquilibre.
Je rêve d’un monde où la lumière sera enfin pensée comme un matériau fondamental. Nous, concepteurs lumière, sommes des artisans de l’âme des lieux, des magiciens qui donnent vie à l’architecture.
Laissez-nous éclairer vos projets. Ensemble, faisons de chaque architecture une symphonie lumineuse qui inspire et transcende.
Eric Neumann, CEO – Principal Designer